En 2023, 34 % des réservations de séjours longue durée ont été effectuées par des personnes seules, selon une étude d’Hostelworld. Les plateformes de voyage constatent une augmentation constante des requêtes liées à la sécurité et à la gestion du budget par les voyageurs indépendants.
Contrairement aux idées reçues, l’âge moyen des adeptes de ce mode de déplacement dépasse les 35 ans. Les professionnels du secteur notent aussi un intérêt croissant pour des destinations moins traditionnelles, motivé par la recherche d’autonomie et de flexibilité.
Voyager en solo : une tendance qui séduit de plus en plus de globe-trotteurs
Le voyage en solo s’impose désormais comme un choix assumé, loin du simple effet de vague. Les derniers chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme montrent une progression franche du nombre de voyageurs indépendants depuis la crise sanitaire. Ceux qui partent seuls redessinent les contours du tourisme, cassant les stéréotypes. Sur Instagram et TikTok, le hashtag #solotravel explose, porté par des millennials, mais aussi la génération Z et même les baby-boomers. Tous partagent ce même désir : s’émanciper des contraintes du groupe pour composer leur propre aventure, sans se plier à l’agenda d’autrui.
En France, la part des vacances solo a progressé de 12 % en cinq ans, d’après l’Organisation mondiale du tourisme. Plusieurs ressorts expliquent ce phénomène : quête d’authenticité, envie d’agir selon ses propres règles, besoin de décrocher du quotidien. Les nomades numériques, armés de leur ordinateur portable, rebattent aussi les cartes : ils travaillent en mouvement, saisissant l’opportunité de mêler exploration et productivité. Les acteurs du secteur s’ajustent : auberges, hôtels de charme, plateformes spécialisées déploient de nouvelles offres pour répondre à ces attentes singulières.
Un autre signal fort émerge : la montée en puissance des femmes dans cette dynamique. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme, elles constituent aujourd’hui près de 64 % des globe-trotteurs partant en solo. La sécurité, l’affirmation de soi et la volonté d’indépendance figurent parmi les moteurs avancés. Pour beaucoup, partir seule devient une démarche revendiquée, parfois même engagée. Les plateformes enregistrent d’ailleurs davantage de requêtes sur la sécurité et la convivialité, preuve que l’accompagnement et la création de liens sont au cœur des préoccupations. Signe des temps : cette vague transforme les codes et les attentes du tourisme partout sur la planète.
Quels sont les vrais bénéfices et les principaux freins à franchir quand on part seul ?
Se lancer dans un voyage en solo ouvre un espace de liberté rarement atteint ailleurs. Choisir chaque étape, organiser son programme, décider de l’imprévu : le voyageur indépendant avance sans avoir à ménager les envies d’un groupe. Cette autonomie nourrit un réel développement personnel. Sortir de ses repères, affronter l’inattendu, improviser en cours de route : chaque défi surmonté donne confiance et fierté. Les femmes, notamment, évoquent un empowerment identitaire renforcé, comme le soulignent les études internationales. En solo, elles s’autorisent une indépendance nouvelle, parfois vécue comme une affirmation de soi.
Les occasions de rencontres se multiplient également. Dans une auberge, lors d’un circuit privé ou autour d’une table partagée, les échanges sont plus naturels, plus intenses parfois que dans un groupe préconstitué. La communauté LGBTQIA+ trouve aussi dans ce mode de voyage un terrain favorable pour vivre, créer du lien et partager sans filtre. Côté bien-être, partir seul permet de s’écouter, de ralentir, de s’accorder des moments de pause sans culpabilité, loin du rythme imposé par d’autres.
Mais ce choix implique aussi de dépasser certains obstacles. La sécurité reste un sujet central, en particulier pour les femmes et les minorités. Sélectionner son hébergement, rester attentif en déplacement, anticiper les imprévus : ce sont des aspects à ne jamais négliger. La solitude peut aussi s’inviter sans prévenir, rappelant qu’il n’est pas interdit de rejoindre un groupe de voyage, une visite guidée ou de participer à la vie locale, ne serait-ce que pour quelques heures. Cette expérience solo se vit dans une tension permanente entre le plaisir de l’indépendance et l’art de s’adapter, parfois, aux circonstances du moment.
Destinations inspirantes et conseils malins pour vivre une aventure solo en toute sérénité
Lisbonne, Séville, Montréal : ces villes incarnent la nouvelle cartographie du voyage solo. Les voyageurs indépendants choisissent des destinations où l’accueil, la sécurité et le tissu d’infrastructures facilitent la découverte en solo. À Porto, les rues vibrantes et la diversité des hébergements, des auberges chaleureuses aux adresses raffinées comme Vila Galé ou Six Senses Douro Valley, séduisent un public varié. Côté Espagne, Valence et Grenade attirent par leur ambiance animée, leur patrimoine et leur gastronomie locale. De l’autre côté de l’Atlantique, le Canada et les États-Unis multiplient les offres de circuits privés, à l’image de Living Private Tours ou EF Go Ahead Tours, pour sillonner de vastes espaces sans contrainte ni pression.
Conseils pour une aventure solo réussie
Quelques pistes concrètes pour maximiser la richesse de votre expérience en solo :
- Favorisez les expériences locales : goûtez aux spécialités, discutez avec les habitants, explorez loin des circuits balisés.
- Misez sur des activités sportives (trekking, vélo, yoga). Ces pratiques encouragent les rencontres et accentuent la sensation de liberté.
- Choisissez des hébergements favorisant les échanges : auberges de jeunesse, chambres d’hôtes, hôtels comme Hospes ou Iberostar, lieux où l’on se croise et où les discussions s’improvisent.
- Adaptez votre itinéraire à vos envies et à votre expérience, sans vous imposer de pression inutile.
- Informez-vous sur les enjeux de sécurité et les précautions spécifiques selon la destination, en particulier pour les femmes et personnes LGBTQIA+.
Prendre le temps de s’offrir une parenthèse bien-être dans un spa, réserver une table chez un chef local, s’inscrire à une visite guidée ou à un atelier créatif : chaque choix façonne une aventure à la mesure de vos envies. Le backpacking solo se réinvente, porté par la diversité des profils et la volonté d’avancer sans entrave.
Partir seul, ce n’est plus seulement voyager autrement : c’est ouvrir une brèche dans le quotidien, s’autoriser l’inattendu et, parfois, se découvrir sous un nouveau jour.